Une journée, de Dinan à Lamballe, à la découverte de ces 2 artistes.
Et d’abord pour profiter de l’exposition « Je vous le dessine par la Poste » consacrée aux lettres de Mathurin Méheut à son amie Yvonne Jean Haffen, la quinzaine de membres du groupe dut « escalader » non sans peine l’escalier de la Grande Vigne qui surplombe la Rance pour atteindre la demeure et aussi l’atelier d’ Yvonne.
La montée vers la Grande Vigne © R.Boudet
Sous la conduite experte de Denise Delouche la visite a permis de découvrir quelques unes des 1 400 lettres, fruits de la correspondance envoyée par Mathurin Méheut entre 1926 et 1954 soit quatre ans avant la mort du peintre. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, ce ne sont pas ou très peu de lettres illustrées, mais plutôt de superbes dessins rehaussés à la gouache qui vont permettre dans les espaces laissés libres, l’écriture d’une correspondance relative à ses états d’âme, sa santé, de la suite de son travail, et même de souvenirs plus intimes tout au long de ces années. En quelques traits rapides coloriés avec les trois couleurs primaires il fourni là quelques instantanés de son existence loin d’elle que ce soit au Japon, à New York ou dans le midi de la France, comme depuis le jardin du banquier et mécène Albert Khan son ami. Les nombreuses salles proposées à la visite conduisent jusqu’au cabinet de toilette et à la chambre d’Yvonne Jean Haffen encore meublée et fourmillant d’objets personnels. Méheut qui avait fait la guerre de 14/18 n’est plus mobilisable pour la seconde guerre mondiale. Il va par ses illustrations de l’Exode ou de Dinan occupée, témoigner de l’atmosphère de l’occupation sous les drapeaux à la croix gammée. Nos remerciements à Denise Delouche pour nous avoir fait revivre avec force détails et anecdotes les épisodes de la vie de ces deux artistes à l’œuvre et à la vie si intimement mêlées. Une magnifique exposition découverte sous un beau soleil d’automne.
Mes coups de coeur : Ce homard bleu qui illustre une lettre du 3 décembre 1927…et aussi le printemps à Kyoto…
Et maintenant direction Lamballe pour la Maison du Bourreau situé en plein centre ville.
Superbe bâtisse du 15 eme siècle, entièrement dédiéé à Mathurin Méheut ( 1882/ 1958).
Mathurin Méheut © R.Boudet
Cette saison, une exposition consacrée à « la forêt » avec de nombreuses planches naturalistes réalisées à Barbizon ou en forêt de Fontainebleau. Là c’est son talent d’illustrateur qui est mis en exergue. Des reproductions fidèles de la flore et la faune digne d’un herbier, mais aussi des sous bois et des paysages sylvestres sont exposés. Seulement 2 salles ouvertes à la visite pour une exposition au thème un peu réducteur de l’œuvre de Méheut . On aurait aimé voir, ou apercevoir d’autres facettes de l’artiste. Le céramiste, le sculpteur, ses dessins de la grande guerre dans les tranchés, les pardons bretons colorés, croqués avec un minimum de traits.
Mais aussi les différents métiers de la mer, marins ou femmes de marins… Mais le thème de la forêt et l’espace réservé aux éléments présentés ne permettait sans doute pas d’en voir d’avantage…L’exposition de Dinan comblant pour une part le manque constaté à Lamballe.
Les Amis aux « Cocottes papotent » © R.Boudet
Une petite frustration compensée par une découverte : « les cocottes papotent », un restaurant proche de la Maison du Bourreau qui a recueilli l’unanimité des suffrages pour la qualité de sa cuisine et de son accueil….
Raymond Boudet